Focus sur un artiste sablais : Hippolyte Massé (1894–1984)
Hippolyte Massé est un personnage méconnu qui a pourtant marqué de ses œuvres la vie chaumoise. Né aux Sables-d’Olonne, ce bricoleur-poète, à la fois peintre, sculpteur et décorateur, travaillait à l’instinct.
Plombier-zingueur de profession, il exerçait tous les étés une activité de passeur.
L’hiver venu, il donnait vie à toutes sortes d’objets en coquillages, coquilles de crabes, ciment peint, bois et métal…
L’été venu, il proposait aux estivants une collection de « souvenirs pour touristes », sorte de mythologie populaire sous forme de têtes de pirates, de marins, de bouddhas. Il réalisait aussi des peintures marines, encadrés par ses soins avec sa marque de fabrique : les coquillages.
Qualifié de naïf, son style empruntait à la fois au bricolage, à la récupération, aux fabrications marines, à l’enfance et, surtout, à une créativité foisonnante, pleine d’humour et de joie.
Ayant vécu une bonne partie de sa vie en terre chaumoise, il avait entièrement décoré de coquillages les façades des deux maisons qu’il avait occupé.
L’une, au numéro 15 de la rue Basse (actuelle rue du Lieutenant-Maurice-Anger) surnommée « la maison de la Sirène » en raison de son décor : une sirène nageait au rez-de chaussée sous la coque d’un voilier posé sur l’appui de fenêtre. Cette maison débordait de motifs floraux en coquilles Saint-Jacques et était surmontée d’un goéland en plein envol.

“La maison à la Sirène” ©Collection Particulière – Tous droits réservés – Reproduction interdite
La seconde maison, située à l’angle de la rue des Marais, était ornée d’une magnifique Sablaise les jupes soulevées par un coup de noroît, de bateaux, d’un trois-mâts entrant dans le port, de sirènes… Le tout surmonté par deux vasques foisonnantes de fleurs, une ancre marine et une frise de coquilles Saint-Jacques géantes !

2ème maison d’Hippolyte à l’angle de la rue des Marais et des quais ©Collection Particulière – Tous droits réservés – Reproduction interdite
Ce personnage original avait été immortalisé, tout comme le peintre Gaston Chaissac, par le photographe Gilles Ehrmann qui recherchait des artistes « sortant de l’ordinaire ».
Il figure donc dans son livre « Les inspirés et leurs demeures » publié aux Éditions du Temps en 1962.

« Les inspirés et leurs demeures » de Gilles Ehrmann – Editions du Temps en 1962.
De nos jours, les maisons d’Hippolyte ont perdu leurs beaux décors. Les moqueries et les vandales eurent raison de ses créations. Hippolyte lui-même choisit de les détruire au début des années 1970.
De nombreuses œuvres et personnages font aujourd’hui partie des collections du Musée de l’Abbaye Sainte Croix. Elles sont exposées dans le département marine où trône, majestueuse, la porte de bronze ciselé que Hippolyte Massé avait gardé de sa première petite maison de La Chaume…

La Porte en bronze ciselé ©Hugo Maertens – Bruges
Ce personnage marquant fait partie des personnages que j’aborde lors des mes visites guidées à La Chaume. Pour plus de renseignements, vous pouvez me contacter via mon site internet www.lesbaladesdepriscilla.com.
A bientôt :)
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