Petite histoire d’une photo …
Aujourd’hui, j’ai décidé de vous livrer une petite anecdote de prise de vue, et pour cela, marquons un arrêt au 11 décembre du livre Les Sables d’Olonne 365 jours, sorti cette année chez Geste Editions et co-écrit avec Hervé Retureau.
Au 11 décembre, donc, une double page avec une étrange chorégraphie de goélands aux abords du phare de la Chaume.
Pourquoi étrange, me direz-vous ?
Parce que les Sablais habitués de ce paysage savent qu’on n’assiste pas tous les jours à un tel rassemblement de volatiles marins à l’entrée du chenal … sauf à l’arrière des bateaux de pêche qui rentrent au bercail.
Et il était bien question de bateau de pêche, le jour de cette prise de vue.
En effet, n’ayant pas souhaité braver la houle (courageux mais pas téméraire, l’Antoine), j’avais invité le plus romantique des pêcheurs sablais, un dénommé Bertrand que vous avez sûrement vu un jour sur votre écran de TV, à approcher sa “Fille du vent” de la passerelle St-Nicolas, où je m’étais posté pour capturer les premiers instants de son travail du soir, à savoir le tri (interminable) de ses crevettes fraîchement prisonnières de ses filets.

©Antoine Tatin – www.antoinetatin.fr – 80mm, 1/1250s, f/4.5, 2000iso
Mais c’est une autre scène insolite, totalement fortuite, qui attira mon attention, celle de ces goélands attirés par le butin de “Fille du vent” (comme vous pouvez vous en douter), et qui s’étaient momentanément mis à tournoyer autour du “phare rouge“.
Je n’ai alors pu faire autrement que laisser mon pauvre Bertrand à sa tâche, faire quelques pas plus en avant et tenter de saisir à la longue focale la poésie de cette chorégraphie vertigineuse et assez inhabituelle. Il me fallut quand même quelques shoots pour figer LA bonne composition, dynamique, équilibrée, avec le moins de chevauchements possibles de volatiles.
Petite chronique, donc, d’une sortie photo comme beaucoup d’autres, où le hasard du réel bouscule le programme, invitant le photographe à être aussi réactif qu’intuitif, car de tels moments de grâce sont éphémères et exigent d’en percevoir rapidement la photogénie.
Dans l’ouvrage que nous avons sorti, c’est à la jolie phrase de Ramon Gomez de la Serna qu’il revient de clore cet instant enchanté, d’en fixer à jamais la petite tonalité mélancolique : “Les mouettes naissent des mouchoirs que l’on agite au départ des bateaux.” (Extrait Les Sables d’Olonne 365 jours)
A l’occasion de Noël, pensez aussi aux stages photos que je dispense toute l’année aux Sables (Découverte & perfectionnement). Contactez moi au 06 01 48 51 85 et sur ant@antoinetatin.fr
Partagez cet article sur :