Portrait de Claudie Taillier, restauratrice et créatrice de poupées sablaises

PORTRAIT

Sablaise, Claudie a grandi en espérant un jour devenir Reine des Sables tout comme sa tante Yvonne quelques années auparavant… Son rêve se réalisa à l’âge de 15 ans ! Repérée dans le Quadrille par le grand Léo David qui était officiellement chargé du recrutement de ses majestés, Claudie est élue Reine en 1970. Fièrement, pendant un an, elle va arborer le costume et la coiffe sablaise brodée par Léonice Retureau, et assister avec ses dauphines (les soeurs jumelles Richard) à de nombreuses animations de l’époque.

Claudie Taillier (avec la blouse bleue) – Reine des Sables 1970

LES POUPÉES SABLAISES

La vie suit son cours, et en septembre dernier, après en avoir discuté avec sa fille, elle se trouve devant un triste constat : on ne trouve plus de poupées sablaises chez aucun des commerçants des Sables d’Olonne. Ces poupées en celluloïd si chère aux yeux des sablais ont été créées dans les années 30 par la manufacture de jouets Petitcollin, symboles des 1ers départs en vacances.

Ainsi Claudie, attachée à ses racines et à ses souvenirs d’enfance décide de se lancer seule dans l’aventure. En même temps qui de mieux placé qu’une ancienne Reine pour faire perdurer la tradition ? Elle qui a porté tant de fois le costume …

Motivée et sans aucune expérience professionnelle dans le domaine de la couture (mais avec une âme d’artiste), elle s’est mis à l’ouvrage en septembre dernier. Elle a déjà restauré et habillé une cinquantaine de poupées. Claudie les chine dans les vides-greniers, chez Emmaüs ou elle les achète directement sur internet. Avec sa machine à coudre, et sans aucun patron, elle crée les habits des costumes des jolies sablaises, et des marins uniquement de mémoire. Elle restaure également des vieilles poupées et les remet à neuf.

L’atelier de Claudie ©otls

Tout son travail n’est que précision – plus la poupée est petite et plus le travail est minutieux. Du bonnet à la coiffe en organza dentelée, au corsage cintré à manches bouffantes serrées aux poignets, à la jupe plissée en soie légère noire, au tablier, en passant par le collant, le cotillon (le jupon), le panty jusqu’aux sabots en bois (balsa), tous les éléments du costume sont représentés. Il faut compter 10 heures de travail pour réaliser une seule poupée !

Poupées sablaises ©otls

Le but de Claudie n’est pas d’en faire du commerce à grande échelle. Elle veut simplement rendre service aux gens qui en cherchent ou qui ne savent pas vers qui se tourner pour les faire réparer. En plus, et comme elle très douée de ses mains et possède une grande imagination, elle réalise également des vitrines et des tableaux en 3D représentant des scènes du folklore d’antan avec ses poupées au premier plan.