Au péril de leur vie
Le port des Sables-d’Olonne a été le théâtre de nombreux drames de la mer. Ainsi, dans la nuit du 27 au 28 janvier 1881, 52 hommes vont perdre la vie dans un terrible ouragan qui causa la désolation et la misère parmi les familles de ces humbles marins-pêcheurs de la Chaume et du Passage.
Bloqués au port depuis plusieurs semaines par le mauvais temps, les chaloupes avaient profité d’une accalmie pour sortir pêcher mais la tempête les a surpris au large et, sur ces frêles voiliers, les bateaux n’eurent pas le temps de rentrer se mettre à l’abri. Un long poème composé à cette occasion fut appris par tous les écoliers sablais et chaumois et, l’on envoya deux enfants habillés en costume sablais sur les marches du Palais Bourbon, à l’Assemblée Nationale, pour rappeler aux députés l’engagement qu’ils avaient pris en faveur des familles des sinistrés.
Au temps de la marine à voiles, les naufrages étaient nombreux et rares furent les familles de marins à être épargnées par une fortune de mer. En janvier 1881 par exemple, on déplora la disparition de plusieurs membres d’une même famille.
Quelle désolation dans les rues de la Chaume et des Sables !

Au péril de leur vie
Quand l’accident survenait auprès du port, le bateau de sauvetage pouvait tenter une sortie salvatrice mais ce n’était pas toujours le cas. La station de sauvetage des Sables avait été créée en 1867 mais par malchance, dès l’année suivante, le bateau de sauvetage avait péri en revenant de sauver l’équipage de la chaloupe « Cœur de Jésus et Marie » ; c’était un 24 avril 1868.
Après cet épisode tragique, une stèle avait été érigée dans le vieux cimetière de la Chaume en hommage aux marins du canot de sauvetage péris en mer pour sauver leurs compatriotes. Ce bateau de sauvetage était monté par douze canotiers et avait son emplacement sur la place Maraud (à l’époque dénommée « Cale des Fontaines »). On lui donna d’ailleurs le nom de Maraud en hommage au 1er patron du canot de sauvetage Anselme Maraud (1842-1909) lequel fut remplacé par un autre vaillant sauveteur considéré comme le « Saint Bernard des mers », Pierre Crouzillat (1835-1910). Ce dernier avait à son actif près de 80 sauvetages et avait sauvé 200 personnes d’une noyade certaine.
Quand vous vous promènerez près de l’Office de tourisme des Sables, arrêtez-vous dans la rue Crouzillat qui honore ce grand Sablais depuis 1969 et rappelez-vous de ces marins qui payèrent de leur vie pour sauver leurs camarades en détresse.
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