Je veux de belles couleurs !
Quoi de plus légitime, en effet, à l’aube d’une saison où les arbres nous réservent à chaque fois leur beau spectacle ! Encore faut-il savoir de quoi on parle … Car il faut bien (grossièrement) distinguer deux choses : la couleur de votre sujet (un paysage, de l’architecture, de l’humain), et la couleur de … la lumière qui éclaire votre sujet. Et oui, tout ça !
Couleur de lumière
Commençons par parler de la seconde, car c’est d’elle que dépend la première. Sur un plan un peu plus technique, on parle de température de la lumière (que l’on mesure en degrés Kelvin). Ainsi, plus cette température est basse, plus la lumière est chaude (et inversement), et plus elle colore votre sujet de ses teintes jaunes, orangées, presque rouges parfois. C’est typiquement le cas de figure du début et de la fin de journée, lorsque le soleil est à son point le plus éloigné sur la ligne d’horizon, que ses ondes sont les plus longues et que sa lumière est la plus rasante. Le couchant, bien sûr, avec ses teintes chaudes et chatoyantes, en est la plus belle illustration :
Couchant sur la Grande Plage © Antoine Tatin. Profitez du couchant pour capturer la lumière du soir qui enveloppe tout l’espace de ses couleurs chaudes.
Couleur de sujet
Partant de cela, si vous souhaitez restituer très fidèlement la couleur de votre sujet, vous aurez alors intérêt à éviter ces heures crépusculaires ou matinales, et privilégier des périodes plus intermédiaires comme la matinée ou la fin d’après-midi. Ce sera alors le moment idéal pour mettre en valeur les couleurs vives des coques de bateaux, sans que la lumière qui les éclaire ne vienne les dénaturer avec ses jaunes ou orangés. Dans un tel cas, vous seriez alors forcé(e) d’intervenir sur la balance des blancs de votre appareil photo (si vous possédez pareil réglage) ou bien directement sur votre logiciel de retouche préféré, pour précisément neutraliser la dominante colorée de votre image (on s’en sert souvent en intérieur pour corriger la teinte jaune des ampoules au tungstène).
Port de pêche © Antoine Tatin. Choisissez une lumière neutre en matinée, ou en 2ème partie d’après-midi, pour mettre en valeur les couleurs vives des coques ou des fanions de casiers.
Evitez le midi !
Si néanmoins il ne vous reste que la mi-journée pour déambuler sur le remblai muni de votre appareil photo, sachez que … c’est le pire moment pour restituer les couleurs de votre paysage ! La température de la lumière est alors froide (= haute en Kelvin), et cette dernière nimbe alors votre environnement d’une sorte de voile grisâtre peu esthétique. C’est malheureusement souvent dans de telles conditions que je suis amené à exercer mon métier, par exemple lorsque je photographie un mariage ou lors d’une commande d’illustration. L’astuce consiste alors à raviver le plus possible la couleur lors du post-traitement (retouche), et aussi à utiliser diffuseurs et autres accessoires qui adoucissent la lumière dure de cette période de la journée. Vous l’aurez alors compris, si la couleur de votre sujet vous tente, il faut garder un oeil attentif à la couleur de la source lumineuse qui l’éclaire !
Dune de la Paracou © Antoine Tatin. Profitez du réchauffement de la lumière du soleil, en toute fin d’après-midi, pour conférer une tonalité douce à vos paysages de nature.
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