Osez … la photo de nuit !

Si vous êtes comme moi, je vous entends déjà vous lamenter de ces journées qui raccourcissent et de cette lumière grise et sans contraste qui affadit tout ce qui nous entoure dès 17h …
J’ai une bonne nouvelle pour vous : sous réserve de vous munir d’un bon trépied, vous n’allez pas être obligé d’attendre 22h pour vous essayer à la photo de nuit. Et je vous jure que celle-ci vous promet du contraste, de la lumière et de multiples possibilités de révéler sous un nouveau j… une nouvelle nuit, des paysages, des architectures que vous croyiez connaître par coeur !

Ne laissez pas passer l’heure bleue 

La plus belle ! Vous savez, cette sorte de moment transitoire (et éphémère) entre la tombée du jour et les premières heures de la nuit noire. Cette période, à condition que vous vous organisiez convenablement et que la conception (cadrage, composition) de votre photo ait été arrêtée au préalable, vous réserve les photos de nuit les plus dynamiques qui soient, avec un brin d’irréel pour couronner le tout. Techniquement, vous n’allez pas être contraints à des vitesses trop lentes (comme c’est le cas à la nuit noire), un bon point pour la netteté, la “tonicité” de votre image !

Le Fort St-Nicolas, à l'heure bleue. (10mm, 200iso, f/13, 3sec)

Le Fort St-Nicolas, à l’heure bleue. (10mm, 200iso, f/13, 3sec)

 

Nuit = Vitesse lente = Trépied !

Mais revenons un moment à l’essentiel, aux impondérables de la photo de nuit. Je vous parlais de trépied : il vous en faut un solide, stable, bref qui vous garantisse un maximum de netteté (des marques comme Manfrotto, Giotto, Vanguard commercialisent généralement des produits de qualité). Pour les possesseurs d’appareils réflex perfectionnés, la netteté peut également être optimisée grâce à des réglages visant à réduire tout à la fois les bougés de l’appareil et les vibrations dues à la pression du déclencheur et à la levée du miroir. J’évoque quelques-uns de ces réglages dans mon article sur la pose longue (et vous êtes bien sûr invités à me contacter si vous souhaitez plus d’infos là-dessus :).

Pour ne pas “cramer” vos sources de lumière …

Vous avez réglé le problème de stabilité, le plus délicat reste à faire : gérer l’exposition, et notamment les contrastes souvent forts entre des zones plus ou moins obscures et des sources d’éclairage tels que lampadaires, fontaines illuminées, projecteurs, phares, etc. A moins de réaliser une mesure pointue de la lumière (comme les mesures pondérées ou spot, réservées aux experts), vous allez laisser votre appareil déterminer automatiquement une sorte de moyenne des valeurs tonales de la scène à photographier. Sauf que s’il se débrouille déjà pas si mal, il risque, en voulant éclaircir les zones sombres (plus nombreuses), de sur-exposer ou “cramer” littéralement vos sources de lumière. Je vous propose donc d’anticiper cela, et partant des valeurs d’exposition suggérées par votre boitier (si vous possédez un réflex), de sous-exposer d’un ou deux crans, puis ensuite, avec l’aide de votre écran ACL, d’ajuster vos réglages et faire d’autres photos pour obtenir l’exposition parfaite !

L'escalier majestueux de la Place Navarin (10mm, 500iso, f/10, 1/6sec)

L’escalier majestueux de la Place Navarin (10mm, 500iso, f/10, 1/6sec)

 

Et la p’tite touche finale !

… Sous forme de deux petits conseils aux photographes les plus passionnés d’entre vous : 1/ optez pour de grands nombres f/ (f/14, f/16 et supérieurs). Outre le gain de profondeur de champ (attention : augmentation du temps de pose !), vous allez “étoiler” vos lampadaires de la façon la plus esthétique qui soit, un peu à la manière des anciens filtres Star de l’argentique ! 2/ Laissez votre filtre anti-UV à la maison, ou bien vous risquez de ruiner toutes vos images avec des tâches de lumière disgracieuses (ce qu’on appelle le “flaring”), d’autant plus visibles que votre diaphragme sera fermé …

La Cabaude, intimiste (24mm, 200iso, f/16, 4sec)

La Cabaude, intimiste (24mm, 200iso, f/16, 4sec)

 

A vous !

Les grands contours de la photo de nuit tracés (bon, on pourrait parler encore de bruit et d’ISO, de balance des blancs, …), il vous reste à aller vous exercer et peut-être donner une nouvelle vie à nos ruelles et places sablaises ! Rappelez-vous aussi : je suis joignable, et mieux encore, je peux répondre à vos questions ! Enjoy the night, folks :).

Par Antoine

© Photographies Antoine TATIN Tous Droits Réservés

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Auteur : Antoine Tatin

Antoine Tatin
Né en 1977 et originaire des Sables-d'Olonne, je suis auteur-photographe depuis 2006 et membre de l'UPP (Union des Photographes Professionnels). En parallèle de mes reportages (communication, portrait & mariage, illustration de presse), et de mes stages sur la photographie de paysage, je poursuis un travail personnel associant le littoral à l'humain. Posez vos questions à Antoine Tatin, Spécialiste « Photographie »
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