La Sablaise, ambassadrice de la cité
Si un costume folklorique traditionnel est étroitement lié à la ville qui l’a vu naître, c’est bien le costume sablais. Une exposition organisée par la société OLONA et par l’association Sables Traditions vont lui rendre hommage les 9 et 10 mars prochains à la salle des fêtes de la Chaume, en plein cœur du « Berceau de la cité ».
Revenons un peu sur ses origines
Au milieu du 19ème siècle, les femmes de pêcheurs portaient un simple bonnet sans dentelle et de longues jupes. Ce costume était avant tout un costume de travail et se devait donc d’être pratique : la femme pêchait sur la plage, dans les rochers, descendait dans les canot’s pour trier et compter la sardine donc ce costume de travail qui était porté au quotidien par ces besogneuses ne se permettait aucune fantaisie.
Face à elles, la bourgeoise sablaise, épouse d’un capitaine au long-cours ou d’un riche commerçant portait une coiffe dite « frison-papillon » qui était composée de trois petits cônes aux bords relevés de dentelle. La femme de pêcheur la portait lors des mariages mais jamais au quotidien.
Pourtant vers 1880, la femme de pêcheur va voir sa condition sociale s’améliorer un peu plus et ayant plus d’aisance financière, elle va vouloir se parer de plus beaux atours. Elle va donc emprunter au frison les dentelles qu’elle va incorporer à son bonnet.
De la fin du XIXe siècle aux débuts de la 1ère Guerre Mondiale
C’est ainsi que dans les années 1890-1900, une nouvelle coiffe voit le jour : un dalet de dentelle se dessine sur le front mettant ainsi en valeur la chevelure brune des jeunes femmes et deux petites ailes de dentelle commencent à pointer. Ces ailes vont grandir jusqu’en 1914.
Les jupons des Sablaises sont à plis et agrémentés d’un tablier duquel pend une longue chaîne à laquelle sont attachés des ciseaux ou des couteaux, outils indispensables de la Sablaise qui ramende les filets de pêche ou qui travaille à l’usine.
Les couleurs des jupes (rouge ou bleu) et des chemisiers appelés « camisoles » sont vives : jaune, rouge, vert et tranchent avec le noir des femmes de la campagne. A ces couleurs éclatantes, la Sablaise se pare aussi de bijoux somptueux : les camées soit en pierre, soit en coquillage qu’elles portent en boucles d’oreille, en broche ou en bague. Ce bijou italien s’est formidablement implanté aux Sables.
L’après-guerre
Après la 1ère Guerre mondiale et en signe de deuil, les Sablaises vont adopter des couleurs plus sombres mais surtout la coiffe va connaître une notable évolution : elle gagne en hauteur et atteindra jusqu’à 38 centimètres avant 1940.
En même temps que la coiffe monte, les jupes en soie noire et plissées remontent au-dessus du genou … et oui, la Ville des Sables a en quelque sorte inventé la mini jupe et bien avant les yé-yé ! Ce costume a fait le tour du monde grâce aux danseurs du Nouch et aux Reines qui sont élues chaque année depuis 1922 à Pâques.
La Ville en a fait dès les années 1880 et avec l’arrivée du chemin de fer, un formidable vecteur de communication.
Un défilé de jeunes filles en costume aura lieu le samedi 9 mars à 17h30 à la salle des fêtes de la Chaume.
Neuf tableaux seront présentés correspondant à neuf périodes et neuf costumes différents.
Un point d’intérêt est aussi consacré à la “Sablaise” dans nos parcours patrimoines ludiques D’Code Les Sables
http://www.decode-lessables.mobi
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