Le Gravelot à Collier Interrompu

Nous vous proposons ici de faire un zoom sur cet oiseau très discret que l’on peut croiser au hasard d’une promenade sur les plages vendéennes. En effet, ce petit limicole affectionne à la belle saison les plages de sable fin et de galets, pour s’y alimenter mais surtout pour tenter de s’y reproduire ! Et oui, nous ne sommes pas les seuls à apprécier le littoral vendéen.


Caractéristiques

De petite taille (environ 15 cm de long), le gravelot à collier interrompu est gris-brun sur le dessus, ventre blanc, un bec fin et noir, prolongé d’un sourcil noir.

Mais c’est son collier interrompu qui permet de le reconnaître. Ainsi, si vous voyez un petit oiseau se déplaçant rapidement avec de nombreux arrêts au bord des vagues ou sur la laisse de mer *, ce peut être lui : il est alors à la recherche de puces de mer et autres invertébrés.

Le gravelot à collier interrompu est un oiseau migrateur, il arrive en Vendée à partir du mois d’avril et repart vers le mois d’octobre.

Le nid est installer tout simplement sur la partie haute de la plage au milieu de quelques galets, à la limite des hautes marées, à proximité d’une dune peu élevée car il peut y trouver refuge facilement. Quant aux œufs, ils sont mimétiques et ressembles aux galets !

* la laisse de mer est constituée principalement de dépôts d’algues venant de l’océan.

Une espèce qui est en danger

Nous pouvons alors aisément comprendre le problème qu’un tel choix peut poser quant au succès de sa reproduction : la fréquentation de la plage par les promeneurs met en péril la survie de l’espèce.

A cela, se rajoute les pratiques légales de nettoyage des plages avec les tracteurs municipaux, les nettoyages manuels organisés par les communes pendant la période de reproduction, les chiens non tenus en laisse et autres pratiquants de certains sports comme le cerf-volant, parapente …

En France, l’espèce est entièrement protégée par la loi mais malgré cette protection le gravelot à collier interrompu est en déclin : il a disparu des côtes de la Grande Bretagne et déserte les côtes de la Suède, en Espagne et en Turquie le déclin y est important également.

Alors que faire ?

Aujourd’hui, les populations du gravelot sont étroitement surveillées en Europe, et bénéficient de programmes de protection.

Peut-être avez-vous déjà constaté la présence sur certaines plages comme à l’Aubraie (Les Sables d’Olonne) ou bien au Veillon (Talmont Saint Hilaire) de quelques filins empêchant de marcher en haut de plage : une manière très simple et très efficace pour éviter le piétinement des œufs.

Des campagnes d’information et de sensibilisations sont organiser par les associations environnementales, les animateurs des sites Natura 2000 auprès des municipalités concernées afin de limiter les nettoyages de plage sur les périodes de reproduction, à nous d’accepter une plage vivante avec son lot de laisse de mer, gage d’une plage dont la biodiversité y est respectée.

Toujours est-il que l’oiseau vient d’arriver sur nos rivages, premières observations dimanche de Pâques… A vos jumelles ! Une randonnée est même consacrée à cet oiseau !

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Auteur : Josiane Melier

Josiane Melier
Passionnée par Dame Nature depuis toujours, je partage ma passion avec les gens qui m'entourent ou les visiteurs d'un jour dans le cadre de mon travail. Je suis animatrice éco-interprète à l'ADEV et travaille aussi à l'observatoire des Oiseaux de l'Île d'Olonne. Etant persuadée que rien n'est trop tard pour agir j'enseigne le respect de la nature aux enfants comme aux adultes. Posez votre question à Josiane Mélier, spécialiste « Nature »
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