“Coconut beach” (Olonne-sur-Mer, 2/12/2010)

La neige n’a pas épargné non plus le littoral vendéen. Ce 2 décembre 2010, l’occasion est trop belle pour ne pas tenter l’escapade. Je n’ai besoin que de vêtements chauds et d’un appareil photo pour  déambuler de longues heures entre les averses de flocons, dans un espace devenu presque hostile, à des encablures de la carte postale estivale.

Sauveterre en blanc

Lorsque, vers midi, je débarque sur la plage de Sauveterre, (au nord des Sables), je suis émerveillé comme un gosse par le paysage (mon “exotisme de proximité”, pour paraphraser le photographe Thierry des Ouches !). Sans tomber dans les métaphores vaseuses, l’impression s’impose à moi que la plage a revêtu son habit d’hiver. Et je pense alors à l’effervescence vacancière et à son raffut familier. Oubliée, comme appartenant à un âge depuis longtemps révolu !

Petit dessert visuel

Un peu plus au sud,  les quelques rochers chevillés à la plage, tout comme le pourtour escarpé de la dune, se parent d’insolites contrastes. Alternant zones enneigées et fines strates minérales épargnées par les averses, ils ressemblent à une grosse glace émaillée de lamelles de chocolat croustillantes. L’aspect cristallin de la neige (notamment au premier plan), tel de la noix de coco râpée et saupoudrée sur le tout, parachève la comparaison culinaire.

Je me place quelque peu en amont du banc rocheux, presque à hauteur des premières boursouflures du relief, de manière à ce que mon objectif embrasse le plus d’espace possible. J’aime cet endroit de la plage, légèrement incurvé : le virage imprime une sorte d’élégance et de délicatesse à la composition. Je profite qu’un transitoire passage nuageux vienne tamiser la lumière passablement dure de la mi-journée, pour déclencher.

Finition pralinée !

Je sais déjà à cet instant que mon choix en post-traitement se portera sur une interprétation monochrome du cliché. Ce sont en effet les contrastes et la gamme tonale qui font l’intérêt de ce cliché, bien plus que son “réalisme”. Cette gamme s’enrichit d’ailleurs des tons moyens des ombres sur les rochers, tandis qu’au fond, le rivage “cramé” par la lumière contrebalance idéalement les zones les plus denses (= sombres) de l’image. Ce n’est que lors de la deuxième phase de retouche que l’idée d’appliquer un filtre sépia aux teintes … “pralinées”, m’apparaît comme une évidence ! Mais il faudra encore attendre pour surmonter ce petit dessert visuel de la fameuse ombrelle …

 

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Auteur : Antoine Tatin

Antoine Tatin
Né en 1977 et originaire des Sables-d'Olonne, je suis auteur-photographe depuis 2006 et membre de l'UPP (Union des Photographes Professionnels). En parallèle de mes reportages (communication, portrait & mariage, illustration de presse), et de mes stages sur la photographie de paysage, je poursuis un travail personnel associant le littoral à l'humain. Posez vos questions à Antoine Tatin, Spécialiste « Photographie »
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