Marianne Faithfull, si forte et si fragile

Marianne Faithfull a offert au public des Atlantes un concert riche en émotions.

Un colosse aux pieds d’argile… Vendredi 2 décembre aux Atlantes, l’égérie des sixties a offert à quelque 600 spectateurs une prestation sur le fil du rasoir, entre mélodies sublimes et cassures du personnage.

Tailleur noir et chevelure aussi blonde qu’il y a 40 ans, mais silhouette plus empatée, Marianne Faithfull a été acclamée dès son entrée sur scène. Elle a interprété Horses and high feels, le titre phare de son nouvel album, a enchaîné avec Why did we have to part, une jolie chanson d’amour coécrite avec Laurent Voulzy… Puis a retroussé ses manches et soupiré en Français

« Cette tournée est si longue… »

et plus tard

« Je suis fatiguée ce soir. »

Une fatigue palpable. Elle s’est affalée sur une chaise, faisant une pause cigarette, réclamant un thé, devisant

« comme à la maison »…

« Et oui, c’est comme ça, ma petite fille »,

lançait -elle à une spectatrice du premier rang.

Quelques rires dans la salle mais surtout une attention anxieuse. Va-t-elle tenir, se demandait-on, en rajoute-t-elle dans le genre star revenue de tout ? On se souvient que la muse de Mike Jagger, qui a commencé sa carrière en 1965, est une revenante, réchappée de la drogue, de l’alcool, du cancer…

Marianne Faithfull et son guitariste Doug Pettibone saluent le public.

Elle a tenu, n’a jamais été si vibrante et émouvante que dans les reprises, Sister morphine, Broken English, As tears goes by, The ballad of Lucy Jordan… À la guitare, l’excellent Doug Pettibone soutenait à merveille la voix cassée de Lady Marianne, assurant une bonne part de la qualité musicale du concert. Tous deux sont revenus en rappel interpréter Strange weather, une titre composé par Tom Waits.

Au final, classe et panache pour cet envoûtant voyage dans le temps d’une grande dame  qui assume son parcours et force le respect.

 

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Auteur : Marie-France Le Fol

Marie-France Le Fol
Née aux Sables d’Olonne, j'ai exercé l’essentiel de ma carrière d’enseignante à Nantes. J'ai terminé celle-ci dans ma ville natale où j'ai parallèlement développé une activité de correspondante de presse au journal Ouest-France. Aujourd’hui je suis retraitée, je me consacre essentiellement à cette activité. J'y exerce avec bonheur mon goût de l’écriture qui m’a amenée à développer mon intérêt pour la littérature, l’art contemporain et les arts vivants. Posez vos questions à Marie-France Le Fol, Spécialiste « Culture »
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