Les Sables au temps de la marine en bois

Le port des Sables a été de tout temps un grand port de pêche. Sous Louis XIV déjà, la pêche à la morue sur les bancs de Terre-Neuve avait ancré la réputation des marins sablais sur lesquels on ne tarissait pas d’éloge.

La réputation de nos hommes était à la hauteur de la difficulté de ce « grand métier » comme on l’appellera plus tard. Dès cette époque, les chantiers navals sablais construisaient de beaux bricks en bois et le ministre du Roi Soleil, Colbert, vantait en 1666 les chantiers sablais dans lesquels « on construit le mieux, mais en petit » précisait-il ! C’est dire !

Bateau en bois aux Sables d'Olonne

 

La société OLONA organise donc entre le 23 juillet et le 7 août une grande exposition au prieuré Saint-Nicolas de la Chaume où il sera question de marine et de bateaux en bois.

Construction Navale

Le temps du développement

Au XIXe siècle, avec la découverte du procédé de stérilisation et de mise en boîte de la conserve par Nicolas Appert, le littoral Atlantique va bénéficier d’une manne formidable qui va développer la pêche à la sardine et au thon et lancer la prospérité du port et de l’industrie de la conserve. De nombreuses usines vont s’ouvrir à la Chaume où on en compta jusqu’à douze.

Cet essor sera accompagné d’un besoin important en bateaux de pêche ce qui va permettre à de nombreux chantiers de navire de s’établir dès 1870. On compta sur la zone de la Cabaude parmi les chantiers les plus réputés de l’Atlantique : les chantiers Chauffeteau, Guignardeau, Union & Travail, Pitra, l’Espoir Sablais. Les armateurs bretons ne s’y trompaient pas.

Des liens très forts ont uni par exemple les Sables et l’île de Groix, 1er port thonier de France avant 1939.

C’est du chantier sablais Pitra qu’a été lancé en 1892 le prototype d’une génération de bateaux en bois : le dundee-thonier. Il s’appelait Iena.

Bateau en bois

Hommage aux charpentiers de navire

Ces charpentiers de navire constituaient à l’intérieur des Sables une corporation à part entière soudée par un savoir-faire unique transmis le plus souvent de père en fils. Eux seuls savaient donner naissance à ces beaux dundees qui couraient dans le golfe de Gascogne après les mattes de thon ou de magnifiques silhouettes de canots et chaloupes sardinières.

Taillés à la main, les charpentiers étaient selon leurs dires « des champions de l’herminette ».

Un film daté de 1954 sera dévoilé au public : un vrai bonheur aussi de revoir ces gestes aujourd’hui disparus et d’entendre les bruits qui ont rythmé la vie des habitants des Sables et de la Chaume. « Quand les vents soufflaient d’aval on entendait, à la Chaume, les marteaux répétés des calfats sur les coques en construction ».

Les lancements étaient l’occasion de fêtes et de réjouissances : le produit arrivé à l’état brut prenait contact avec son élément : la mer !

Charpentiers aux Sables d'Olonne

C’est toute une époque, celle de la voile et du bois, qui va revivre – le temps d’un été – au prieuré Saint-Nicolas, lieu unique, face à la mer qui fit la fortune du port des Sables. Un bel hommage aux gens de mer sablais et chaumois.

Précisons que d’anciens marins viendront commenter l’exposition les après-midis. Un ancien bateau construit aux Sables en 1954, l’Arawak, proposera des sorties en mer.

Ouvert tous les après-midis de 14h30 à 18h30. Entrée gratuite.

Pour de plus amples informations : www.olona-histoire.fr

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Auteur : Hervé Retureau

Hervé Retureau
Né aux Sables-d’Olonne dans une famille liée au monde maritime, j'ai été élevé dans le pittoresque quartier de La Chaume où j'y puise des racines familiales séculaires. Diplômé de l’Université de Nantes, j'enseigne aujourd’hui à l’IFACOM, et je suis aussi depuis 2001, le président de la société historique OLONA (fondée en 1924). Posez vos questions à Hervé Retureau, Spécialiste « Histoire »
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